Pourquoi ce bazar ?

Mais z’alors, qu’est-ce que tout ceci ?

Je le reconnais, quand je pars sur ma lancée, rien ne m’arrête, sinon la faim, la soif, un croche-pied (ou peut-être un gros chèque, je demande à voir), aussi je comprendrais que vous préfériez passer directement au plat principal : si tel est le cas, empruntez ce RACCOURCI, sinon continuez sur cette page pour une nouvelle dose de déblatérations. Préparez-vous, ça digresse dur, papillonne méchamment, mais ne vous plaignez pas, vous l’aurez voulu !

Bref, alors pour qui, pour quoi ces lignes ? Pourquoi encombrer un réseau planétaire déjà surchargé de pétaoctets de conneries contemporaines, de « fake news », de théories du complot (1), de trafics en tout genre, même des plus sordides (2), d'avis de mal-pensants, de critiques de mal-comprenants, de ces masturbations intellectuelles qui d'une giclée inséminent les esprits creux ? En toute franchise et sans modestie aucune, j'assume vouloir promouvoir auprès d’éventuels curieux une façon de présenter un possible avenir à travers divers ouvrages d’une science-fiction refusant les poncifs socioculturels du moment, cette littérature censément vertueuse qui surfe aujourd'hui avec délice et à plat ventre sur le fumier des modes et le commun lisier de sujets de société qu’elle maîtrise plus ou moins, qui ne vise le monde qu’à travers le petit bout de la lorgnette, et souvent ne cherche qu’à caresser dans le sens de la fourrure ignorantins et idéalistes bêlants pour engranger de la bonne devise.

De la difficulté de repérer les cons et de savoir si l'on en est

Certes, le précédent paragraphe n'est pas très bienveillant et un peu prétentieux. Mais que voulez-vous, le monde est ainsi fait qu'il épuise même les meilleurs tempéraments ! Et puis il n’y a pas toujours de honte à se prétendre meilleur que les pisseurs de copie (3), que les cons aussi, car il ne faut pas se cacher, il y en a ! Regardez autour de vous, ils sont partout, légion. Parfois, moi-même, quand je me vois dans une glace, j'ai un doute, mais je me ressaisis vite, me dis qu'il y a pire, il n'est qu'à suivre les actualités ! Bref, il ne faut point trop mépriser les cons, si en excès ils sont un problème, en nombre raisonnable ils ont leur utilité   : comparativement, ils vous permettent de briller, vous rehaussent, sensation inestimable qui libère de bonnes endorphines excellentes pour le moral et le transit ; accessoirement, ils fournissent le gros des troupes antagonistes des héros de mes romans, aussi sont-ils pratiques, pour ne pas dire essentiels, et leurs réactions parfois inattendues offrent de grandes opportunités scénaristiques et des moments de francs délires.
Vous m’objecterez que le problème demeure que, sans m'en rendre compte, je fais peut-être vraiment partie de cette grande fratrie des connards (4). C'est un risque avec lequel je composerai. Mais après tout, dans l'hypothèse où j'en serais, pourquoi n’aurais-je pas le droit, moi aussi, de dire des âneries ! C’est le droit imprescriptible des citoyens des pays libres et démocratiques de divaguer, spécialement à une époque où la rue — pas le peuple, mais la rue dans ce qu’elle a de plus lamentable — dicte aux nations ! (Aux nations démocratiques il s’entend : en dictature la rue est généralement moins bruyante, tout de suite moins vindicative et modère franchement ses revendications). Mince, avec tout ce qu’on ramasse sur Internet, je me trouve même plutôt raisonnable et sensé ! Puisqu’aujourd’hui tous les avis se valent, y compris ceux des imbéciles (5), il n’y a aucune raison que je me taise, égalité oblige, aussi je ne compte pas me gêner.

Finalement, où ça nous mène tout ça ?

Cet exposé nous amène tout naturellement à ce qui me tenait à cœur depuis des années, à savoir écrire une science-fiction débarrassée des oripeaux post-modernes prétentieux et autres relativismes culturels condescendants qui me la rendent aujourd'hui si indigeste, pour la restituer, fraîche et nue, dans toute sa pureté sociotechnique. Lecteur jadis assidu de cette littérature, j’en suis désormais lassé au point d’en avoir écrit pour me satisfaire, ne trouvant plus sur les rayonnages des librairies que du tout-venant parfois imaginatif, mais écrit avec les pieds, ou de la prose plaisamment élaborée mais guère inspirante. Sans conteste, il se cache nombre de pépites sous cette masse paperassière vêlée chaque année par les maisons d'édition, mais n'ayant pas les compétences nécessaires en archéologie, je ne me sens pas le courage de creuser si profond. Ainsi, n’étant jamais aussi bien servi que par soi-même, je me suis donc attelé à cette tâche solitaire pour mon plaisir (hum !) et celui d'une personne qui m'est chère, jonglant avec les sujets et les situations qui m'importent ou m'amusent, pour en extraire une science-fiction voulue rafraîchissante. Après des années et non sans hésitation, il m’est apparu que d’autres pourraient partager mes convictions, mes goûts et mes idées, ou seraient attirés par les thèmes que je promeus et se plaire à les lire. Si je peux rendre service et divertir, je n'aurai pas perdu mon temps. D'où ce site, voilà, fin du mystère, inutile de faire dans la pataphysique, tirer le tarot ou lire dans les runes !

Des thèmes en quarantaine...

De fait, mes ouvrages s’éloignent résolument des actuels canons de la littérature fantastique et de science-fiction en ne narrant pas les aventures moites d’une meute de lycanthropes en chaleur et en week-end sur la Costa Brava le temps d’une pleine lune, pas plus qu’ils ne vantent les déboires d’une vampire anorexique shootée aux agglutinogènes de synthèse et amatrice de cuvée « Grand Rhésus » ; en conséquence et très logiquement, ils n’abordent pas davantage les malaises urbains d’un zombie ochlophobe et non binaire surpris dans la cohue d’une fête de la bière (6).

À ces thèmes immémoriaux qui méritent certainement les développements pléthoriques qu’ils connaissent de nos jours et font le bonheur d’éditeurs malins aux aguets des marchés, j’en ajouterai d’autres qui ne seront pas mieux abordés, du moins frontalement : aussi inutile de chercher ici la migrante en sandalettes, échouée l’âme riche d’une roborative espérance chez de pansus bourgeois ricaneurs et leucodermes, sexuellement abusée (7) et bientôt enceinte du fils de famille, vite jetée à la rue pour cette indignité et crevant de tuberculose dans la prostitution ; vous n’y trouverez aucune description (en tout cas, pas systématiquement) des affres existentielles de gays, lesbiennes, de citadins transgenres, de ruraux altersexuels, pansexuels ou queers, qu’ils soient de la génération X, Y, Z, ou « WTF » (8) ; nulle part non plus d’adolescente junkie déscolarisée et tripotée par un père chômeur et téléphage ; le manieur de pioche silicotique trimant au fond d’une mine de charbon de Silésie, syndicaliste prévenant et courageux, beau et fier dans cette misère si noble aux bobos qui ne la vivent pas, aux prises avec le capitalisme consumériste dévoreur de prolétariat, n’est pas ici mis en scène, de même que le « technicien d’entretien », tâcheron de la serpillière en grande surface, éducateur social à ses moments perdus dans sa cité banlieusarde riche d’une diversité magnifiée qui lui en fait voir de belles ; pas d’obèse suiffeux s’envoyant la reine du bal pas plus que de jolie majore de promotion d’une grande école d’ingénieurs s’amourachant, jusqu’à vendre son corps, d'un dealer illettré qui non content d’en abuser la méprise.

... et d'autres ostracisés

Ma liste serait décidément incomplète sans les thèmes ci-après mis à l’index : exit la « dark romance », je surveille mon indice glycémique aussi je ne fais pas dans le courrier du cœur, ni dans la peinture sirupeuse de ces amourettes de quartier qui, paradoxalement, « glamourisent » soumission des femmes et sexisme ; j’escamote volontairement le fondamentalisme du tiers-monde, non que le sujet soit indigne d’intérêt, mais parce que la prudence impose de se méfier des trous du cul qui ont la faculté de se vexer plus vive que l’intelligence ; le communautarisme centrifuge, le mal-être ethnique, les perversions de l’occidental néo-impérialiste, colonialiste irrévocable rompu aux pratiques masochistes de la repentance, de même que les doutes du sportif cocufié, en short devant la ligne de pénalty, fixant hypnotisé les buts comme la rondelle de sa femme, ne forment pas non plus la trame ordinaire de mes ouvrages.

À moins de disposer de très bons yeux, on n’y trouvera pas de globe-trotter en chemise à col pelle à tarte, philosophe au nez poudré d’extase colombienne, ni d’autiste végan invariablement surdoué (correction : « HPI » !) (9), de noctambule aux joues creuses et mal rasées bavant dans son déprimant saxophone sa solitude d’alcoolique mort d’amour ; pas d’écolo aux cheveux gras en lutte contre une multinationale nécessairement corrompue ; aucun punk à chien terreur de bourgeois ; pas de vieille en souffrance, abandonnée de ses mômes, ayant pour seul horizon un EHPAD miteux ou la perspective de se finir aux barbituriques devant la télé, un album photos sur ses genoux cagneux. Enfin il ne s’agit jamais de ces « remakes » commodes et quelconques, de « préquels » complaisants, de la continuation d’œuvres cultissimes ou des nouveaux déchaînements d’un personnage mythique sinon mythologique, discipline dans laquelle le cinéma actuel s’embourbe magnifiquement avec une bruyante débauche de moyens à la hauteur d’une médiocrité qui épate au point d’en devenir un plaisir coupable.

C'est bien gentil, mais que reste-t-il alors ?

Je ne ferai pas durer plus longtemps ce suspense insoutenable. La question mérite d’être posée et je me la pose donc, car d’aucuns pourraient estimer que l’univers non seulement de la science-fiction actuelle mais de la littérature en général se résume aux énumérations précédentes.

Désireux de me différencier d'auteurs que je ne nommerai pas (10), dont je ne nierai certainement pas les qualités littéraires, la productivité ni le sens des affaires, ou la fabuleuse capacité à anticiper les tendances « mainstreams » et pagayer fort sur des courants aussi volatiles qu’un  CFD sur cryptoactifs, j’ai travaillé à des ouvrages de science-fiction conçus en premier lieu pour mon propre plaisir, pour mon proche entourage aussi et, pourquoi pas, pour un public que je qualifierai de « mature », des romans destinés au divertissement, voulus plaisants, délassants même, propres à instiller outre l’intérêt, la joie sinon le sourire, des ouvrages anticipant un futur nécessairement complexe, cela dans des cadres n’excluant pas certains croquis au rasoir de nos mœurs et une peinture sociale à l’acide, figures pas systématiquement perceptibles, parfois gentiment outrancières, voire, disons-le franchement, politiquement incorrectes ; tout cela en plus d’une histoire avec un début, un milieu et une fin, et même avec des mots dans des phrases, dans une écriture non inclusive ou tout « wokisme » est banni, exorcisé, maudit, texte qui appelle un chat un chat et un ballot un ballot, proposition de nos jours plutôt osée, convenons-en, propre aux controverses des chicaniers. Je ne vous prends pas en traître, ici on respecte la noble Académie du quai Conti, du moins on essaie : on contrôle l’épicène, pas de « iels » mutants, d’abominables « toustes » ni de « ceulles » ou de « celleux » abâtardis qui feraient dégobiller Grevisse et Littré, comme on s’interdit toute prose tératologique à base de « con-ne-s » ou d'« abruti-e-s » propre à affoler les dyslexiques, imprononçable de surcroît.

Les zélateurs grincheux du « genre », qui voient un salaud de réactionnaire fasciste et sexiste (pléonasme à itérations automatiques !) dans tout adversaire de l’écriture inclusive, doivent comprendre que même en rejetant avec la dernière vigueur leur « novlangue » sournoise digne d'un mauvais roman d'anticipation, en s'en tenant à la graphie traditionnelle (ou rectifiée, pour les moins audacieux !), il est possible de respecter les différences, de les apprécier et d’aimer les gens pour ce qu'ils sont, ce qu’ils croient être ou ce qu'ils veulent être. Si, je vous assure, il est possible de contester les dogmes de ces nouveaux bourreurs de mou plus intransigeants que Torquemada et de rester parfaitement tolérant !

Finalement, en un temps et dans une société dont les douteux modèles font leurs délices d'un masochisme sordide, qui jouissent de se renier quitte à glorifier les travers d'autrui, qui absolvent les pires fumiers ou disculpent des saligauds rêvant d'esclavage, mes héros adoptent au contraire des attitudes résolument « positives » qui paraîtront certainement ringardes aux révisionnistes glaireux qui se régalent des pensums métaphysico-psychologiques d’érudits formatés, s’humectent l’entrecuisse aux pontifiants opuscules de rebelles en peau de lapin ou se détrempent la raie aux verbiages de prétendus intellos se goinfrant des citations d'autrui entre deux formules gréco-latines apprises par cœur. Ça tombe bien, je n'écris pas pour eux (11).

Les idées sous-tendant ces ouvrages étant ainsi, j’ose l’espérer, formellement affichées, vous disposez désormais des informations adéquates pour décider de poursuivre plus avant votre lecture (12) ou de vous épargner la souffrance de ce qui ne serait qu’une corvée et quitter maintenant et en connaissance de cause ce site mal famé en cliquant ICI.

Dans l'éventualité où au contraire mon discours titillerait votre curiosité, ce dont je serais enchanté, je me permets de vous présenter sur ce site les synopsis détaillés d’ouvrages disponibles sur une plateforme bien connue, car je ne vais pas vous livrer ma prose à l’œil, il ne faudrait quand même pas exagérer ! Ici je ne fournis gracieusement que l’envie potentielle d’aller plus loin. Je ne compte pas me démarquer au point de me faire évergète.

Les HUTIN : de singuliers empêcheurs de tourner en rond

Je vois qu'il se fait tard aussi est-il plus que temps d'introduire le futur dystopique (ou utopique, c'est selon) d’un univers ressemblant tellement au nôtre que cela pourrait être le cas, à la différence que la Voie lactée est désormais le terrain de jeu d’une espèce humaine confrontée à des races xénomorphes aux rapacités équivalentes.

S’ébattent dans ce capharnaüm mortifère les HUTIN (13), dynastie de citoyens lambdas embarqués dans des maelströms d’ennuis d’ampleur galactique nés des forces de l’argent, de l'ambition, du pouvoir et surtout de cette miraculeuse sottise si indissociable de notre espèce et qui fait la saveur âcre et redondante de l'histoire de l'Humanité.

À ce jour, plusieurs aventures ont été publiées qui présentent autant de membres de la famille HUTIN affrontant imbéciles et avidité avec une patience qui a ses limites (14) et une abnégation très mesurée, qualités qui forcent le respect.

Maintenant, c’est par ICI que ça se passe !

(1) Ah ! les « théories du complot », l’éclipse de la raison, la contraction sphinctérienne du discernement ! Ce vaste sujet mérite bien qu’on lui consacre une page de ce site, aussi pour vous faire une petite idée de l’affalement de la raison chez certains de nos congénères, je m'autorise une bonne digression bien grasse et bien méchante et vous invite grandement, manière de vous détendre, à faire un détour par .

(2) Un petit tour sur le « Dark Web » permet de se faire rapidement une idée de l’ignominie dans laquelle notre espèce peut se vautrer avec délice comme un porc dans sa soue : trafics d’armes, de drogue, pédopornographie, violences abjectes, financement du crime, escroquerie, contenus malveillants, piratage, fraude, terrorisme, traite humaine, cybercrime, infox, tout y est, rien ne manque ! Heureusement, tout n’y est pas illicite : l’anonymat qu’offre ce réseau autorise le contournement de la censure dans les « pays autoritaires » (j'aime beaucoup cette expression qui qualifie presque gentiment d’écœurantes dictatures) et facilite la liberté d’expression. Je crains seulement (sans l'avoir vérifié toutefois) que les usages positifs de cette partie du web ne représentent pas l'essentiel des échanges de données.

(3) Remarquez que je n'hésite pas à me congratuler directement plutôt que d'attendre que l'on me fasse des compliments et prendre le risque que cela n'arrive jamais. Au moins je sais les mots qui me font plaisir !

(4) Loin d'être épuisé, le sujet a fait l'objet de nombreuses études, ainsi les travaux érudits de : San Antonio « Les cons » ; Jean Yanne « On n'arrête pas la connerie » ; Yvan Audouard « La connerie n'est plus ce qu'elle était » ; Guy Bechtel & Jean-Claude Carrière « Dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugement » ; Pierre Desproges « Chronique de la haine ordinaire », qui ont tous dénoncé ce fléau avec humour, voire avec génie. Le thème est immémorial, très porteur et sa résilience phénoménale vu que nous sommes fréquemment le con de quelqu'un. Des statistiques sont régulièrement établies, notamment lors des élections, qui permettent une analyse prosopographique tout en finesse de ce groupe social polymorphe et tentaculaire aux contours mal définis. D’ailleurs, les programmes de nos différents partis politiques restent des sources incontournables d’informations, de véritables compilations pour qui cherche à s’instruire sur ce sujet inépuisable.

(5) Catégorie de la population qui a d'ailleurs le droit de vote, ce qui peut nous mettre sur la piste du pourquoi du comment du bordel ambiant, car vous ne m'ôterez pas de l'idée que c’est carrément le foutoir sur cette planète et que cela ne va pas en s'arrangeant ! En gardant à l'esprit que les élites instruites et les gens intelligents disent et font aussi pas mal de conneries, nous sommes amenés à nous inquiéter pour l'avenir de notre espèce qui, à ce rythme, devrait bientôt céder la place aux blattes, cafards et tardigrades. Qui sait, la solution viendra peut-être de l'Intelligence Artificielle ?

Holà ! on crie, on glapit, on grommèle ? Oui, j'entends déjà les hululements des prophètes improvisés et des bonnes consciences flaccides qui voient dans l'homme l'apothéose du vivant, un soi-disant sommet de l'évolution, et dans l’Intelligence Artificielle un ultime cavalier de l’Apocalypse ! À ceux-là qui crieraient à la folie, voire au sacrilège, je leur conseillerai de mettre leurs lunettes et de regarder discrètement autour d'eux, après nous discuterons de la perfection de l'homme ; et pour ceux qui savent encore lire, je les prierai de consulter les journaux : l'homme a fait ses preuves, l'IA pourrait bien ne pas faire pire. Le futur nous le dira, si nous en avons encore un.

Petit rappel, à l’heure actuelle, les IA ne sont pas « intelligentes » et encore moins « conscientes », ce sont juste des algorithmes sophistiqués, des logiciels idiots mais perfectionnés, qui prouvent d’ailleurs, en nous dépassant déjà dans nombre de domaines et en nous supplantant largement dans d'autres, que l’humain, sans être un automate génétique, n’est pas si extraordinaire.

(6)  N'imaginez pas non plus une littérature à destination d'une audience « jeunesse » ou « young adult » (l'existence même de ce dernier concept, qui commence à dater, me laisse d’ailleurs extrêmement dubitatif). Sans être pornographique, ma production contient des passages croustillants, aussi est-elle sans doute plus adaptée  à l'adulte (à l'adolescent normalement constitué également, dans la mesure où il peut lâcher cinq minutes son smartphone sans mordre ni baver). Néanmoins sur le plan des idées, d'aucuns, trop formalistes, pour ne pas dire rétrogrades et sectaires, pourraient me juger pornographe. Mais si on ne peut pas plaire à tout le monde, déplaire aux imbéciles peut apparaître comme un gage de qualité : cela peut même être un motif de fierté !

(7) De nos jours, cette expression remplace « viol », mais nous pourrions tout aussi bien dire « agression sexuelle », « incivilité érotique », « attouchement appuyé » ou « bisous vilains ». À l’attention des juristes, je proposerais bien « rapport avec consentement différé ou en suspens ». J'imagine que les femmes apprécieront à leur juste valeur ces délicatesses sémantiques que leur offre la bien-pensance qui, je le crains malheureusement, ne les protègeront guère des mauvaises rencontres.

L’inconvénient (ou l’avantage ?) de cette novlangue est qu’elle dilue l’idée du crime en ne permettant plus de caractériser rapidement la gravité des faits. Pour reprendre le cas de l’agression sexuelle, nous ne sommes plus en mesure de dire s’il s’agit d’un pervers qui a montré son kiki aux enfants de la maternelle de son quartier ou à une bourgeoise rentrant du boulot ; d’un simple connard qui siffle madame, lui fait un geste ou une blague salace ; d’un enquiquineur qui appuie lourdement sa drague ; d'un fumier qui harcèle pour obtenir des faveurs ; d’une ordure détraquée violant sa proie après l’avoir rouée de coups ou menacée d’une lame ; ou d’un sadique dégénéré qui sodomise  sa victime avec un manche de pioche avant de la défigurer à l’acide. D’où l’importance des mots. (Consulter également les entrées « Viol », « Viol collectif » et « Violence conjugale » du GLOSSAIRE).

(8) Non que j’aie un quelconque grief envers ces personnes qui s’érigent aujourd’hui en « communautés » revendicatrices, mais le sujet ne m’inspire pas spécialement (du moins à l'heure actuelle car je ne m'interdis rien, pas même de faire un coming out si l’envie me prend un jour d’éprouver d’autres saveurs !) et je crains surtout de ne pas le maîtriser et donc de balancer involontairement une ânerie qui serait mal prise : actuellement, de pauvres imbéciles se croient autorisés à critiquer tout et n'importe quoi tandis que certains vilains susceptibles ont la désagréable tendance à tout prendre de travers, à favoriser la grogne plutôt que la compréhension. Par ailleurs, il ferait beau voir qu’on me déniât le droit d’écrire ce qu’il me plaît. Il est aussi vraisemblable que d’autres, plus impliqués ou concernés, sauront bien mieux que moi évoquer ces luttes modernes qui méritent effectivement attention et respect.

(9) S’agissant des « HPI », les fameux « hauts potentiels intellectuels », il est incroyable comment leur nombre semble avoir augmenté ces dernières années tant on en parle. Aujourd’hui, tout le monde est un « HPI » en puissance, de l’authentique génie à l’autiste le plus hermétique en passant par l'emmerdeur du fond de la classe. Dommage que ces talents ne transparaissent pas davantage dans les résultats scolaires et incidemment dans les classements PISA ; certainement la faute à une institution sclérosée inféodée à un État persécuteur qui contrecarre l’expression des aptitudes. Une réflexion que j’ai lue ou entendue récemment m’avait paru très révélatrice : il y aurait beaucoup plus de parents de « HPI » que d'enfants « HPI ». Les gens sont d'un jaloux.

Puisque j’aborde le sujet, autant shooter dedans. Il est caractéristique de notre époque qui ne veut laisser personne sur le carreau (une attitude honorable, au reste) de vouloir valoriser à tout prix l’individu, même le moins doué. Aussi l’intelligence, dont certains peuvent sembler dépourvus, se décline désormais en 8 versions (aux dernières nouvelles), histoire que chacun y trouve son compte : il y a donc les intelligences « logico-mathématique », « verbo-linguistique », « musicale-rythmique », « corporelle-kinesthésique », « visuelle-spatiale », « interpersonnelle », « intrapersonnelle » et « naturaliste-écologiste »... Sans dire que cela renifle méchamment son fouillis New Age à verbosité post-moderne, j’ai quand même l’impression que je m’en sortirais mieux dans l’existence avec certaines formes d’intelligence (à commencer par la « logico-mathématique ») que d’autres, sauf à vouloir faire du tam-tam ou des claquettes. À force de relativiser, de tout placer au même niveau, on se retrouve avec une aberration pédagogique comme cette institutrice de ma connaissance (correction : professeure des écoles !) qui jugeait qu’un élève excellent en dessin en valait un autre doué en mathématiques. À ses yeux mal décillés, ils se débrouilleraient tout aussi bien au collège et a fortiori dans la vie. Voilà une anecdote véridique et vécue qui m’avait particulièrement agacé à une époque où je m’angoissais, culpabilisais même ! de confier mes mômes à l’Éducation nationale. Je me demande où en sont aujourd’hui ces deux élèves, s’ils ont fait la même prépa aux grandes écoles d’ingénieurs. Sans doute que dans l’esprit de cette dame certainement bien intentionnée faire de beaux dessins à la craie sur les trottoirs à la sortie du métro vaut une carrière de directeur de recherche dans l’aérospatial ! Je suis d'accord pour dire qu'il n'y a pas de sot métier, encore faut-il en avoir un. Notre monde n'est pas l'endroit idéal pour rêver.
À toutes fins utiles, consulter également les entrées « Surdoué » et « Intellectuellement moyen » du GLOSSAIRE.

(10) La maison ne cautionne pas la publicité gratuite. Maintenant on peut s'arranger mais je ne suis pas donné.

(11) J’ajouterai que l’envie de faire évoluer des extraterrestres crédibles, de les faire interagir avec les humains, la possibilité de fabuleux quiproquos et de situations ingérables entrèrent pour beaucoup dans ma volonté d’écrire de la science-fiction. Écologie exotique et éthologie pittoresque doivent définitivement balayer cet « alien » insupportable qui ne se différencie du Terrien ordinaire que par le langage, la coupe de son veston, l’abondante pilosité de ses sourcils ou le nombre de ses doigts de pied. Car je pars du principe, et je pense qu’aucun biologiste ou généticien ne me contredira, que les chances de croiser dans l’univers un extraterrestre physiologiquement semblable en tous points à l'homme frôlent l’impossibilité mathématique. Au plus nous en tiendrons-nous aux règles d’une grossière convergence évolutive. Il n’est qu’à voir la diversité du vivant sur la Terre, de l’amibe à l’éléphant en passant par le doryphore, la fougère, l’holothurie et le crocodile, créatures toutes issues d’un seul LUCA, donc possédant des gènes en commun, pour comprendre que des êtres d’un autre monde ont toutes les chances de se démarquer de notre espèce. Le joug implacable des lois de la biologie s’applique pareillement sur toutes les planètes du cosmos, mais ses innombrables possibilités sont potentiellement trop délirantes pour qu’un écrivain de SF soucieux d'un minimum de « réalisme » passe outre. 

(12) Je crois qu'actuellement l'on parlerait plutôt de fournir « des codes de lecture pour une bonne expérience client en vue d’optimiser la stratégie de marketing digital ».

Ce qu'il y a d'épatant avec cet épuisant verbiage qui envahit autant les sphères de la philosophie que du commerce sans oublier la politique, c'est que les médiocres peuvent se donner l'illusion réconfortante de la compétence et, par là même, clouer le bec aux non-initiés : c'est bon pour le moral même si cela nous met en retard pour l'avenir. Par contre, énorme avantage tactique, repérer ce sabir dans une conversation démasque les corniauds et favorise l'esquive.

(13) La signification de ce patronyme est à chercher dans l'ancien français et correspond à certains traits de caractère communs à mes différents héros. Évidemment, notre alphabet latin ne comportant que 26 lettres, les assemblages articulables sont forcément limités. Par conséquent, il est inévitable que des particuliers arpentant notre belle planète portent ce nom. Néanmoins, inutile de s’affoler, mes « Hutin » sont tous positifs, intelligents, beaux et valeureux, aussi les éventuels « Hutin » du monde réel, qui s'estimant offensés se prendraient à râler, seraient très mal inspirés et passeraient pour d’étourdissants cornichons.

(14) « ... mais il ne faut pas exagérer ! » Les fans de NANARLAND me comprendront ! Nanarland, un site qui devrait être remboursé par la Sécurité sociale !